Les collaborateurs

Avec Etienne Desrosiers, Yannick Marcoux et Zoé Gagnon-Paquin, Alain Lefort sublime l’aventure en une enquête sur les traces de l’œuvre de Reno Salvail.

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Reno Salvail

L’homme à l’origine de l’œuvre

L’artiste multidisciplinaire Reno Salvail publie en 1994 Le passage de la grande ourse, un carnet de voyages et réflexions sur l’art contemporain, dont le récit Le solstice des baleines. Quatre miroirs concaves sont montés sur autant de tours installées sur quatre îles équidistantes. Au matin du solstice d’été 1992, les rayons se reflètent sur ces coupoles et forment un carré lumineux déclenchant la diffusion sous-marine de chants de baleines. Salvail photographie et filme alors les cétacés réunis mais son bateau chavire et inonde la documentation.

Vingt-huit années après sa réalisation, Alain Lefort tombe par hasard sur le récit de l’installation environnementale et décide, avec le cinéaste Etienne Desrosiers, de créer Le solstice des baleines en version 2.0. Naît alors L’aube du solstice, qui prend racine dans l’œuvre de Salvail.

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Alain Lefort

Artiste passeur et concepteur

Le photographe Alain Lefort vit et travaille à Montréal. Il évolue dans le paysage artistique montréalais depuis les années 1990, s’intéressant aux territoires comme autant de lieux étranges empreints de sens et de mystères. Depuis ses débuts, il utilise un grand éventail de techniques photographiques, tant analogique que numérique, façonnant une approche, une imagerie qui tracent un sillage d’une route escarpée d’un paysage épuré, insaisissable. Lors de ses études à l’Université de Concordia en 1992, il rencontre Reno Salvail, alors professeur de photographie :« J’étais sans savoir qu’au moment de m’initier à la photographie d’auteur, il élaborait le projet Le solstice des baleines. »

Un jour de 2018, en consultant l’ouvrage Le passage de la grande ourse de Reno Salvail qui réunit récits de voyage, fragments de journal et réflexion sur l’art contemporain, il y découvre le récit d’une installation environnementale conçue par l’artiste multidisciplinaire : Le solstice des baleines ou la force du rêve. Alain Lefort décide de recréer l’installation sur le fleuve St-Laurent, devenant ici un artiste passeur et le concepteur de la nouvelle mouture de l’œuvre. Tenant compte des enjeux contemporains du territoire et de l’environnement, il souhaite créer un univers qui relatera l’histoire de cette aventure, une enquête qui se déclinera sous cinq formes artistiques.

« La réalisation de L’aube du solstice est à la fois un regard sur le passé, par le fait de revisiter l’œuvre de Reno Salvail et une action vers le futur. […] Ce projet me donne l’occasion de replonger dans son important corpus et de le mettre en relation avec ma propre démarche artistique. […] L’aube du solstice se déploie devant moi comme avec un effet kaléidoscopique. »

– Alain Lefort

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Etienne Desrosiers

Cinéaste et producteur du film

Après des études en Littérature comparée et en Communications à Montréal, Etienne Desrosiers a réalisé plusieurs films projetés dans 150 festivals internationaux, notamment à Kiev, Tokyo et Seattle. Commissaire indépendant, il a présenté de nombreux événements ici et ailleurs, dont au Max Mueller Bhavan de New Delhi, Kino35mm de Moscou et à l’Australian Film Institute. Il a écrit pour Domus Magazine et travaillé avec Todd Haynes (I’m Not There) et John Maybury (The Jacket). Filmographie : Leaving Delhi (2019) ; Roger D’Astous (2016) ; Nexte Haltestelle (2013) ; Steam is Steam (2011) ; Miroirs d’été (2007) ; Portrait de l’artiste en muse (2006) ; Le 100e jour (1998) ; Le cinéma et la vie (1996) ; Le présent éclaté (1995).

« Le film racontera l’aventure d’un artiste-aventurier dont le projet fou déclenche de nombreux enjeux narratifs et formels passionnant. Oeuvrant avec la photographie argentique, Alain Lefort parcoure le monde à la poursuite de paysages insaisissables à l’instar de Samuel Bourne photographiant les temples hindous au 19e siècle. Cette fois-ci, la pierre sera tectonique et le fleuve Saint-Laurent immense détrônera l’architecture. De plus, l’artiste naviguera sur les traces de son ancien professeur, activant une relation maître-élève pleine d’émotions. L’œuvre à réaliser, chimérique, inspire la mythomanie et l’utopie. Enfin, mettre en image le fleuve Saint-Laurent est un cadeau rempli de défis. »

Etienne Desrosiers

 

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Yannick Marcoux

Prosateur, poète et chroniqueur

Yannick Marcoux collabore, depuis 2016, au Devoir, ainsi qu’à plusieurs magazines, quotidiens, revues littéraires et d’arts, en tant que prosateur, poète et chroniqueur. Deux fois finaliste aux prix littéraires de Radio-Canada (volets récit et poésie), il est récipiendaire du prix de récits de voyage de Nouveau projet (2019) et du prix de la nouvelle Pauline-Gill (2016). À ce jour, il a publié trois livres :  L’horizon des phares (poésie, Hamac, 2021), L’île sans pont (roman, XYZ, 2022) et Il fera chaud cette nuit (nouvelles, XYZ, 2023).

« Le projet de l’aube du Solstice est-il utopique ? Il me semble, au contraire, incarner un nécessaire rendez-vous depuis trop longtemps reporté. Avec le projet de Reno Salvail, d’abord, mais aussi avec le vivant, sous toutes ses formes. L’humain, au cœur des éléments, soumis aux velléités du roi soleil, le regard ouvert sur l’immensité du fleuve et ses baleines s’ouvre aux merveilles du monde en ne cherchant pas à le dominer, mais tout simplement à s’y harmoniser. Prendre part à la concrétisation de ce projet et m’inscrire dans le sillon de ses artistes et artisan.e.s, en témoignant de leur lumière, est franchement enivrant. »

– Yannick Marcoux

 

 

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Zoé Gagnon-Paquin

Réalisatrice du balado

Productrice indépendante, Zoé Gagnon-Paquin est reconnue comme pionnière du balado dans le milieu culturel. Elle cumule les expériences en tant que productrice et réalisatrice sur plus d’une soixantaine de projets. Ses productions ont été récompensées par de nombreuses nominations et sélections officielles dont les prix Numix, du Paris Podcast Festival, des RVCQ, Longueurs d’Ondes, RTBF, et cumulent plus d’une quinzaine d’appuis des Conseils des arts du Canada et du Québec.

À l’aise autant avec le genre documentaire que dramatique, et mue par une prédilection pour les projets à caractère culturel, artistique ou social, elle travaille avec des diffuseurs et institutions culturelles pour inventer de nouvelles approches créatives en balado. Zoé Gagnon-Paquin propose des balados portant sur des récits personnels et collectifs. À la manière d’une essayiste, elle emploie ces discours comme véhicule d’un imaginaire archétypal et leur insuffle un sens philosophique. Par L’aube du solstice, elle explore la psyché liée à l’eau et la terre, d’après une perspective écologique. Ainsi, elle capte la voix humaine pour transmettre son authenticité et son caractère temporel, afin de la traduire en une expérience sonore sensible, transformatrice et évocatrice.

« Alors que j’animais un atelier de création, j’ai rencontré Alain Lefort qui m’a mentionné le projet artistique auquel il se consacre. J’ai d’autant plus été frappée par l’œuvre d’Alain Lefort, comment elle traduit la capacité d’écoute et de ressentir le territoire, mais aussi les tensions et les antinomies qui rejoignent mes préoccupations. À mon avis, ce projet [L’aube du solstice] recèle tout le potentiel d’un balado.»

Zoé Gagnon-Paquin